L’Union Nationale pour la Promotion de la Location de Vacances (UNPLV) est abasourdie et incrédule devant le vote, hier soir, d’un amendement portant de 2,30 à 4,10€ le plafond de la taxe de séjour pour les locations de vacances. L’Assemblée Nationale a, avec le soutien du Gouvernement, réussi l’exploit de porter un nouveau coup à un secteur touristique durement impacté par la crise, et de s’en prendre au pouvoir d’achat des Français en renchérissant le coût de leurs vacances.
Nos compatriotes encore confinés chez eux pour plusieurs semaines, pour certains impactés par des pertes d’emploi ou de revenu liées à une récession sans précédent, apprécieront cet étrange cadeau que leur fait l’exécutif à l’approche des fêtes de Noël : désormais, louer une maison pour les vacances coûtera aussi cher en taxe de séjour à une famille française que de descendre dans un palace Parisien. Une iniquité qui n’a hélas pas semblé émouvoir outre mesure le Rapporteur général du Projet de Loi de Finances qui a donné un avis favorable à cet amendement.
Alors même que les Français ont plébiscité la location touristique l’été dernier, il est incompréhensible de s’en prendre ainsi à une locomotive du secteur touristique qui a soutenu cette année l’activité d’une grande diversité d’entreprises et d’acteurs économiques sur tout le territoire français.
Dans près de 30 000 communes françaises, les Français usagers de locations meublées touristiques ont ainsi contribué à l’activité de nombreux restaurateurs, petits commerces, lieux culturels et touristiques frappés de plein fouet par la crise du Covid-19. Avec un montant de taxe de séjour qui pourrait désormais atteindre près de 150€ par semaine pour quatre personnes, il ne fait guère de doute que de nombreuses familles vont devoir mettre un frein à leurs dépenses lors de leurs prochaines vacances…
Alors même que de nombreuses collectivités ont pris la décision de suspendre le versement de la taxe de séjour afin de soutenir un secteur touristique en grande difficulté au printemps dernier, cette décision incompréhensible démontre plus que jamais la déconnexion totale du Gouvernement avec les réalités et les besoins d’un secteur touristique qui pèse 11% du PIB français et les préoccupations des Français.
La taxe de séjour sur les locations touristiques a rapporté plus de 80 millions d’euros aux collectivités françaises en 2019. Dans un contexte de crise sans précédent, augmenter massivement la pression fiscale sur les seules locations meublées touristiques non-classées n’aura qu’une conséquence à terme : tuer la poule aux œufs d’or en portant atteinte à la reprise du secteur, et diminuer les revenus des collectivités. Il y a urgence à revenir sur cette décision inique et économiquement toxique.
Le Président de l’UNPLV alerte : « Je ne comprends pas cette décision et je demande aux pouvoirs publics de revoir leur position. Cela impactera fortement les touristes et le secteur du tourisme en général. Avec cet amendement, une famille de 4 personnes devra payer les mêmes montants de taxe de séjour pour louer un appartement que si elle allait dans un palace parisien, c’est une aberration ! »